Il a explosé pour certains foyers. J’estime que la suppression de la taxe d’habitation décidée par le Président de la République a été une erreur pour toute la Nation. En effet, elle fait désormais peser l’ensemble des dépenses d’une ville sur les seuls propriétaires puisqu’eux seuls payent la taxe foncière.
Les locataires, pourtant utilisateurs de services publics municipaux (écoles, nettoyage des rues, animations gratuites, utilisations des parcs et jardins, éclairage public, …) ont désormais le sentiment de ne plus participer à l’effort collectif. Faire Nation, c’est contribuer — à hauteur de ses moyens et revenus — et donner sa part, même la plus infime, à la société. Ajoutons à cela que « ce qui n’a pas de prix n’a pas de valeur » et que le nombre grandissant de dégradations de biens publics trouve aussi une de ses causes dans cet état de fait. Rendre des services complètement « gratuits » n’est pas un bon signal et une mauvaise information sur leur coût réel.
Être maire est un sacerdoce, surtout dans les petites et moyennes communes où le maire doit tout savoir, tout régler et tout endosser. Ils n’ont jamais été aussi nombreux en France à démissionner ou à annoncer que ce sera leur dernier mandat. Malgré tout, dans ces petites communes, ils tiennent la barre contre vents et marées, rassurent, sont le réseau de ceux qui n’en ont pas, cherchent à innover et gèrent des budgets contraints en les utilisant au mieux, de manière pragmatique, au-delà des choix de partis politiques, sans se demander si leurs choix vont déplaire à Paris. C’est de ces maires de terrain et du quotidien que je veux m’inspirer pour devenir celui des Amiénois. La noblesse de cette fonction réside uniquement dans le fait d’avoir au plus profond de soi le souci de servir les autres.