Il était une fois, un couple de boulangers, qui, depuis fort longtemps, confectionnait une baguette avec les mêmes ingrédients.
Leurs clients, même s’ils la trouvaient plus chère que dans d’autres boulangeries, continuaient de se fournir chez eux par habitude.
L’année passée, sentant qu’un nombre non négligeable de leurs clients lassés risquaient de changer de boutique, nos compères glissèrent dans les boîtes des habitants de la ville une missive dans laquelle ils leur firent la promesse de ne pas augmenter le prix de leur pain pour les six prochaines années.
Un an après, alors que le prix de la farine augmentait, comme tous les savants du royaume l’avaient prédit depuis longtemps, mais bien embarrassés par leur serment les empêchant de répercuter cette augmentation sur le prix de leur pain, ils décidèrent d’user d’un subterfuge. «Je vais pétrir et cuire des baguettes de 180 grammes en lieu et place des baguettes habituelles de 200 grammes» dit le boulanger à la boulangère. «En boutique, tu continueras de les vendre au même prix» enchérit-il. «Nos clients ne devraient pas comprendre que, par ce jeu de pesée, nous augmenterons en réalité le prix de leur baguette» se réjouirent-ils, en échangeant un regard complice.
Ils furent alors fort aise de clamer dans la ville qu’ils avaient tenu leur engagement. Cette fable, plus vraie que nature, pourrait se dérouler dans notre bonne ville d’Amiens, où, ni vu ni connu, par un jeu d’augmentation des impôts métropolitains, associée à une baisse des impôts municipaux, les contribuables amiénois vont se retrouver avec une collecte nette fiscale diminuée de 5 millions d’€ chaque année.
Cinq millions en moins pour servir les Amiénois.
Amiens au Coeur l’a exprimé en conseil, mais la majorité a continué de clamer que non, les impôts n’augmenteront pas.
« La raison du plus fort est toujours la meilleure ».