Face à l’horreur de la guerre en Ukraine, les débats et les chikayas qui animent habituellement les conseils municipaux d’Amiens auraient paru bien ternes et sans la même consistance qu’ils prennent d’habitude.
Renaud Deschamps et les élus du groupe Amiens au Coeur ont donc décidé d’adopter une posture plus sobre et réservée qu’à l’habitude en se contentant de voter les délibérations, sans entrer dans les débats.
Comment débattre sereinement de l’appellation d’une rue en construction à Amiens quand des villes sont détruites à 3000 kilomètres de chez nous ?
Comment débattre avec passion de la carte scolaire amiénoise quand des écoles ukrainiennes sont bombardées ?
Comment avoir le culot de se chamailler sur les missions de la police municipale quand des militaires et des conscrits de 18 ans, Russes et Ukrainiens, meurent pour exécuter des ordres d’un côté, et de l’autre côté, pour défendre leur Nation à Kiev, à Mariupol’, à Kharkiv et dans toutes ces villes meurtries par la folie d’un dictateur ?
Le moment était à la gravité lors du conseil municipal du 3 mars 2022. Une émotion intense a parcouru l’assemblée quand deux familles ukrainiennes réfugiées ont témoigné de l’horreur et de la peur, de leur fuite en voiture vers la France, et de leurs maris restés combattre.
Les élus d’Amiens au Coeur ont été bouleversés par les récits traduits en direct en français.
Alors non, il n’était pas l’heure de se quereller, de jouter, de critiquer, et de proposer des amendements aux sujets à l’ordre du jour.
Le temps municipal est un temps long et les occasions de revenir sur les dossiers reviendra.
Nous remercions Brigitte Fouré pour la qualité de ce conseil, pour le temps qu’elle a laissé aux témoignages de ces familles, et pour l’image qu’elle donne d’Amiens sur ce sujet grave, en tant que représentante des Amiénois, d’une ville solidaire, d’une ville d’accueil, et d’une ville qui aide.