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Mourir à Amiens.  La triple peine pour les familles. 

À la peine qui suit la perte d’un être cher, de plus en plus d’Amiénois sont confrontés à un parcours du combattant pour rendre un dernier hommage à leurs défunts.

Le premier obstacle consiste à parcourir plusieurs kilomètres pour procéder à la crémation du corps à Abbeville car le crématorium d’Amiens est fermé à cause de problèmes sur un four depuis le 9 septembre 2021 et sa réouverture n’interviendra pas avant fin février 2022, voire mars.

Le deuxième obstacle se traduit par une quasi impossibilité de faire rapatrier rapidement les cendres d’Abbeville vers certains cimetières d’Amiens qui sont saturés, faute d’anticipation de la majorité municipale qui n’a pas construit assez de columbariums, alors que la tendance à la crémation est en forte augmentation depuis des années.

Enfin, une fois ces deux obstacles franchis, le troisième consiste à devoir accepter, dans les années suivantes, le piètre entretien des cimetières de notre ville quand on va se recueillir auprès de ses disparus. Herbes folles, ornières, eaux stagnantes, sont autant de stigmates visibles du peu de cas que la majortité porte à nos défunts.

Dernier coup de massue : la quasi inexistence de plan de modernisation et de construction de columbariums dans les années à venir. La mort est une étape de la vie, elle doit être, comme la jeunesse ou l’urbanisme, une priorité forte d’un maire. Ce ne l’est pas, et nous le regrettons.

Pire, quand nous avons interrogé lors du conseil municipal sur ce sujet, l’adjoint délégué à cette thématique a eu une réponse pour le moins absurde : “il y a une mode qui est peut-être répréhensible, c’est de réserver les emplacements à l’avenir”. Non Monsieur, ce n’est pas répréhensible, c’est au contraire faire preuve de bon sens que d’être dans l’anticipation et de préparer son après. Si seulement en termes d’anticipation, la majorité pouvait en prendre de la graine.

Memento mori.