Notre patrimoine aquatique : un héritage à préserver »
Aujourd’hui, je souhaite évoquer avec vous un sujet qui nous concerne tous : nos piscines municipales. Alors que l’été bat son plein et que les températures grimpent, nombreux sont ceux qui cherchent à se rafraîchir. Nos trois piscines publiques jouent un rôle crucial dans ce contexte, mais la question d’une éventuelle quatrième installation se pose. Faisons ensemble le point sur notre patrimoine aquatique et réfléchissons aux enjeux qui s’y rattachent.
Amiens dispose actuellement de trois piscines principales, réparties sur notre territoire :
- Coliseum (1966) : Située rue Caumartin dans le centre-ville, cette piscine historique est dotée d’un bassin olympique de 50×20 mètres et d’un petit bassin.
- Nautilus (1975) : Implantée à Amiens-Nord, cette piscine est actuellement en cours de rénovation avec un projet ambitieux de modernisation.
- Aquapôle (2019) : Ce centre aquatique moderne, situé au sud de la ville, a remplacé l’ancienne piscine Vallerey et propose quatre bassins, dont un bassin nordique extérieur de 50 mètres.
Amiens a également connu d’autres piscines par le passé, comme la piscine Léon-Pille, dite « La Cheminote », construite en 1948 près de la gare, mais aujourd’hui fermée.
Le défi économique : équilibrer coûts et bénéfices
Les piscines publiques représentent un investissement conséquent pour notre ville. En France, le coût moyen de fonctionnement d’une piscine est d’environ 1 073 euros par mètre carré par an. Pour Amiens, cela représente une part importante de notre budget municipal.
La construction d’une quatrième piscine impliquerait non seulement des coûts de construction élevés, mais aussi une augmentation significative des dépenses de fonctionnement. Pour financer un tel projet, une hausse des impôts locaux serait inévitable. À titre d’exemple, une augmentation de 5 à 10% de la taxe foncière pourrait être nécessaire, ce qui pèserait lourdement sur le budget de chaque foyer amiénois.
À Amiens, nos trois piscines municipales accueillent en moyenne 350 000 visiteurs par an. Le coût annuel de fonctionnement pour ces installations s’élève à environ 2,5 millions d’euros, soit près de 3% du budget de fonctionnement de la ville. Ces chiffres soulignent l’importance de ces équipements pour notre communauté, mais aussi le poids financier qu’ils représentent pour nos finances municipales.
L’Empreinte Écologique : vers des piscines plus vertueuses
L’impact environnemental des piscines est complexe et multifacette. Bien qu’elles offrent des bénéfices indéniables en termes de santé publique et de loisirs, leur empreinte écologique est considérable :
- Consommation d’eau: Une piscine olympique peut contenir jusqu’à 3 millions de litres d’eau, nécessitant des renouvellements réguliers.
- Consommation énergétique : Le chauffage de l’eau et de l’air ambiant représente une part importante des émissions de CO2 d’une ville.
- Utilisation de produits chimiques : Le traitement de l’eau nécessite l’emploi de chlore et d’autres produits qui peuvent avoir un impact sur l’environnement.
- Gestion des déchets : Les eaux usées des piscines doivent être traitées spécifiquement avant d’être rejetées.
Amiens en perspective : comment se situent nos équipements ?
Pour mettre en perspective la situation d’Amiens, il est intéressant de comparer notre ville à d’autres agglomérations de taille similaire. Par exemple, Reims, avec ses 185 000 habitants, dispose de 4 piscines publiques, tandis que Le Mans, comptant 144 000 habitants, en possède 3. Amiens, avec ses 134 000 habitants et ses 3 piscines, se situe donc dans la moyenne nationale en termes d’équipements aquatiques par habitant. Cette comparaison nous permet de constater que notre ville n’est pas en sous-équipement, mais qu’il est crucial d’optimiser l’utilisation et l’efficacité de nos installations existantes.
Rafraîchir autrement : des solutions innovantes pour tous
Face à ces défis, il est crucial d’explorer des solutions alternatives pour le bien-être des Amiénois :
- Création d’Îlots de Fraîcheur : Augmenter les espaces verts et les plantations d’arbres pour offrir des zones ombragées naturelles. La ville de Nantes a mis en place avec succès un programme d’îlots de fraîcheur urbains. En 2020, la municipalité a créé 10 nouveaux espaces verts et installé 50 brumisateurs dans les parcs publics. Cette initiative a permis de réduire la température ressentie de 3 à 5 degrés dans ces zones pendant les périodes de canicule, offrant aux habitants des alternatives rafraîchissantes sans recourir à de nouvelles constructions coûteuses.
- Zones de Baignade Naturelles : Étudier la possibilité de développer des zones de baignade sécurisées dans le fleuve Somme, dans ou à proximité immédiate d’Amiens.
- Renforcement des Animations Estivales : Enrichir le programme « Un été à Amiens » en proposant davantage d’activités rafraîchissantes et ludiques dans les parcs et espaces publics.
- Isolation des Bâtiments : Poursuivre l’amélioration de l’isolation thermique des habitations pour réduire la dépendance à la climatisation et mieux supporter les pics de chaleur.
Au-delà de la baignade : les piscines, piliers de notre santé
Il est important de souligner les bénéfices considérables que les piscines apportent en termes de santé publique et de bien-être pour notre communauté. Les piscines jouent un rôle crucial dans :
- La promotion de l’activité physique : La natation est un excellent exercice à faible impact, bénéfique pour tous les âges.
- La rééducation et la thérapie : Les piscines sont essentielles pour la kinésithérapie et la rééducation post-traumatique.
- Le bien-être des personnes âgées : L’aquagym et la natation douce sont particulièrement bénéfiques pour nos aînés, améliorant leur mobilité et leur qualité de vie.
- Le développement des enfants : L’apprentissage de la natation est crucial pour la sécurité et le développement moteur des plus jeunes.
- La gestion du stress : L’activité aquatique est reconnue pour ses effets relaxants et son impact positif sur la santé mentale.
Ces aspects soulignent l’importance de maintenir et d’optimiser nos installations existantes pour garantir ces bénéfices à tous les Amiénois.
Notre vision pour Amiens : un plan d’action sur 5 ans
Bien que la construction d’une nouvelle piscine puisse sembler une solution attrayante, les coûts économiques et écologiques associés sont considérables. En tant que candidat à l’élection municipale, je propose une approche progressive et durable pour améliorer le bien-être de tous les Amiénois, particulièrement ceux qui n’ont pas la possibilité de partir en vacances.
Notre plan d’action se déroulera en trois phases sur les cinq années du mandat 2026-2032 :
- À court terme (1-2 ans) : Optimiser nos installations existantes, lancer une étude de faisabilité pour des zones de baignade naturelles dans la Somme, et enrichir le programme « Un été à Amiens » avec plus d’activités rafraîchissantes.
- À moyen terme (2-3 ans) : Créer des îlots de fraîcheur dans chaque quartier et concevoir un programme d’isolation thermique de l’habitat amiénois, public et privé, en accélérant le programme LAURE déjà existant mais trop peu connu et utilisé.
- À long terme (4-5 ans) : Évaluer l’impact de ces mesures et, si nécessaire, envisager des solutions plus ambitieuses en consultation avec les Amiénois.
La priorité de mon équipe sera de créer des espaces de fraîcheur accessibles à tous, tout en veillant à ce que chaque famille puisse bénéficier d’options de loisirs et de détente pendant les périodes de chaleur, sans compromettre notre responsabilité financière et environnementale. Ensemble, nous pouvons faire d’Amiens une ville où il fait bon vivre, même pendant les canicules, en innovant et en pensant à long terme pour le bien-être de tous ses habitants.