Comme vous, je ne peux m’empêcher d’être attristé par ces tas de déchets qui s’accumulent autour de certains points d’apport volontaire. C’est un spectacle désolant qui nuit à l’image d’Amiens et exaspère à juste titre de nombreux Amiénois. Face à ce fléau des dépôts sauvages, il est temps d’agir concrètement et collectivement pour préserver notre cadre de vie.

Un problème aux multiples facettes

Force est de constater que la situation empire. De plus en plus souvent, on observe des sacs poubelles, cartons et encombrants abandonnés au pied des conteneurs. Cette négligence de quelques-uns a un impact négatif sur l’ensemble de notre communauté. Non seulement cela dégrade l’esthétique de nos quartiers, mais cela attire aussi les nuisibles et génère des odeurs nauséabondes.

Il faut reconnaître que le problème est en partie lié à la saturation fréquente des points d’apport volontaire. Lorsque les conteneurs sont pleins, certains habitants, par facilité, déposent leurs déchets à côté plutôt que de les rapporter chez eux. Difficile de leur reprocher, ils ont fait l’effort de se déplacer. C’est un cercle vicieux car la présence de détritus en attire d’autres. Nous devons briser ce cycle en agissant sur tous les fronts.

Des solutions innovantes à notre portée

Face à ce défi, nous ne pouvons rester les bras croisés. D’autres villes ont mis en place des dispositifs efficaces dont nous pourrions nous inspirer. À Bourges par exemple, l’installation de caméras de vidéosurveillance sur certains points d’apport problématiques a permis d’identifier et de verbaliser les contrevenants. Cette mesure a eu un effet dissuasif important.

Nous pourrions envisager un système similaire à Amiens, en ciblant dans un premier temps les sites les plus touchés. Bien sûr, cela devrait se faire dans le respect de la vie privée des citoyens, avec un encadrement strict de l’utilisation des images.

Une approche ferme et éducative

Pour que le dispositif soit vraiment efficace, il faut que la sanction soit à la hauteur de l’infraction. La loi nous donne désormais les moyens d’agir fermement : le maire a le pouvoir d’infliger une amende administrative pouvant aller jusqu’à 15 000 euros pour les dépôts sauvages. Cette sanction s’ajoute aux amendes pénales classiques qui peuvent atteindre 1 500 euros, voire 3 000 euros en cas de récidive.

Mais au-delà de l’aspect punitif, nous pourrions nous inspirer de l’approche innovante de Valenciennes. Dans cette ville, en collaboration avec le Procureur de la République, les auteurs de dépôts sauvages sont sanctionnés par du travail non rémunéré (TNR), les obligeant à participer au nettoyage de la ville. Cette méthode a le double avantage de sensibiliser directement les contrevenants et de contribuer à l’entretien de l’espace public.

Agir vite et responsabiliser tous les acteurs

Pour compléter ce dispositif, je suggère la mise en place de responsables de voie publique sectorisés, chargés d’intervenir très rapidement pour enlever les dépôts sauvages dès leur signalement. Cette approche s’inspire de la théorie du « carreau cassé » appliquée avec succès à New York, où des équipes d’intervention rapide ont permis d’améliorer significativement la propreté urbaine.

Parallèlement, nous devons responsabiliser les prestataires chargés de la collecte des points d’apport volontaire. À l’instar de la Communauté d’Agglomération Béthune-Bruay Artois Lys Romane, qui a appliqué des pénalités financières conséquentes à son prestataire défaillant, nous devons revoir nos contrats pour inclure des clauses plus strictes. Des pénalités dissuasives en cas de non-respect des fréquences de collecte, couplées à un système de contrôle rigoureux, permettront de garantir un service de qualité et de prévenir les débordements.

L’implication de tous est nécessaire

La technologie et la répression seules ne suffiront pas. La propreté de notre ville est l’affaire de tous. Nous devons mener des campagnes de sensibilisation pour rappeler les bons gestes et l’importance du respect de notre environnement urbain. J’en appelle aussi à la responsabilité de chacun. Si vous constatez un dépôt sauvage, n’hésitez pas à le signaler au numéro vert dédié : 0 805 804 368 ou en vous rendant sur ce site. La modification des horaires d’ouverture des déchetteries est aussi un sujet qui sera nécessaire de revoir. C’est par ces petits gestes que nous ferons la différence.

Conclusion

La lutte contre les dépôts sauvages est un défi pas si difficile à régler avec de la volonté, et je suis convaincu qu’ensemble, nous pouvons le relever. Avec des mesures concrètes comme la vidéosurveillance ciblée, une verbalisation dissuasive et éducative, une intervention rapide sur le terrain, la responsabilisation des prestataires et l’implication de tous les citoyens, nous pouvons rendre Amiens plus propre et plus agréable à vivre.

En nous inspirant des meilleures pratiques d’autres villes tout en les adaptant à notre contexte local, nous pouvons faire d’Amiens un modèle de propreté urbaine. C’est notre responsabilité collective de préserver la beauté de notre ville pour les générations futures.