You are currently viewing Le marché de Noël d’Amiens est en déclin

Le marché de Noël d’Amiens est en déclin

Une vidéo d’explications de ce que je considère comme une dégradation flagrante de ce qui fut un des plus beaux marhés de Noël de France pendant des années.

Madame Fouré,

Vous êtes dans une entreprise de sape à long terme du centre-ville d’Amiens. Il devient sale, moche, mal fréquenté, et à cause de votre inaction, de moins en moins attractif.

 

Le Marché de Noël est chaque année une occasion de le raviver et de le sublimer.

Mais même ça, vous le faites mal.

 

Qu’il est terne notre marché de Noël 2022. Qu’il est fade. Qu’il est triste.

 

Il était très fréquenté le weekend dernier. Comme peut l’être un stade où se joue un mauvais match. Comme peut l’être une salle qui diffuse un mauvais spectacle. Comme peut l’être un quai de métro aux heures de sorties des bureaux. Comme peut l’être une famille au chevet d’un proche qu’elle aimait et qui est en fin de vie. La quantité n’est pas synonyme de qualité. J’utilise à raison cet élément introductif car si je n’avais pas fait, vous auriez construit votre réponse en me balançant des chiffres de fréquentation.

 

Vous avez concentré, comme à l’été dernier avec votre prairie éphémère à 40.000 euros, quatre animations sous vos fenêtres : la patinoire, le chalet du père Noël, le jardin enchanté, et le sapin géant.

 

Du temps où il y avait un adjoint dédié aux animations, fonction que vous avez supprimée en, ces quatres animations étaient réparties rue de Noyon, square rené Goblet, place Gambetta et devant la mairie. 

 

Le constat est amer cette année.

 

  • Pas de grande roue au pied de la tour Perret. Le forain habitué à se positionner à cet endroit a révélé dans la presse que c’est à cause de vous, car vous avez mis trop de temps à lui répondre, et que sans réponse, plutôt que de ne rien avoir, il avait accepté une proposition sur un autre marché de Noël.

  • Pas de chalets rue de Noyon alors que les commerçants de cette rue souffrent d’une délinquance croissante et d’une attractivité commerciale en chute. Vous les abandonnez à leur sort, et en plus, vous les humiliez en positionnant quelques structures lumineuses, leur faisant croire qu’ils font ainsi toujours partie du périmètre du marché de Noel. Or non, ils ne sont factuellement pas dans la zone Marché de Noël.

  • Aucune animation place René Goblet et dans le square Saint-Denis. Vous laissez ainsi le square sombre, à la libre utilisation des dealers de drogue. Une triste illustration de la force publique qui recule face aux problèmes plutôt que de les affronter.

  • Aucune musique de Noël dans les hauts-parleurs de la rue de Noyon, des Trois-Cailloux et Delambre. Dans les centres commerciaux du monde entier, gérés par des professionnels du marketing, il y en a, car elle procure un sentiment de plaisir. Ces hauts parleurs sont gérés par l’association des commerçants du centre-ville à qui la ville verse une subvention de plus de 100.000 euros chaque année. Vous avez donc le droit (et le devoir) de leur imposer de faire réparer ces hauts-parleurs. Ou d’en reprendre la gestion, ce qui vous permettrait par ailleurs de diffuser des messages informatifs  le reste de l’année.

  • Aucune animation place Gambetta. Vous avez positionné le beau chapiteau lumineux de 2016 au-dessus d’un désert événementiel. Là il y avait avant une forêt enchantée, un parcours dans les sapins, ou,  par années tournantes, la patinoire, vous avez proposé à un forain d’y installer son manège. La solution de facilité pour vous. Là voilà la triste réalité de ce que vous faites à notre marché de Noël : vous en faites une fête à NeuNeu d’hiver. Et nous vous en voulons beaucoup pour cela. Et nous sommes nombreux à vous en vouloir pour cela, en plus de tout le reste.

  • Vous avez surchargé le parvis et la place de l’hôtel de ville. La patinoire, le manège-sapin, le sapin géant, le village, le chalet du père Noël, un vendeur ambulant de ballons à hélium à l’effigie de SpiderMan et de Mickey Mouse (la fameuse fête à Neuneu…) et une profusion de chalets de bouffe. On y étouffe, on s’y sent oppressé, on y circule mal, et en cas de mouvement de foule, on n’ose pas imaginer la tournure que prendraient la chose. Alors que les espaces vides ailleurs auraient pu accueillir de manière plus harmonieuse ces occupants.

  • Une ignoble bâche blanche à la place d’un ancien beau chalet montagnard en bois pour chausser ses patins à glace. La palme du mauvais goût. La palme de l’économie de bout de chandelle. La palme du manque de respect pour les enfants.

  • Le marché des créateurs d’hiver, ajouté au gloubiboulga de la place de la mairie surchargé, que vous auriez pu positionner de manière plus esthétique ailleurs, dans le square René Goblet ou rue de Noyon. 

  • Une seule parade, la même qu’en 2015, aucune nouveauté. Et en plus, vous la programmez le premier jour du Marché, en novembre, alors que l’esprit de Noël n’est pas encore installé. 

  • Je m’arrête là, alors que la liste pourrait encore s’allonger tant je découvre chaque jour de nouvelles aberrations et incohérences.

 

Heureusement que des commerçants sont là pour embellir Amiens, pour allumer leurs décorations lumineuses bien avant celles de la ville ; vous n’avez même pas réussi à vous coordonner avec eux qui savent à quel point cette lumière est importante, et à quel point les Amiénois en ont besoin dans ces périodes sombres. Le prétexte de la sobriété énergétique est mauvais, c’est ailleurs que vous devez la faire cette sobriété, sur des postes bien plus énergivores et pérennes. Commencez par exemple par installer des détecteurs de présence dans les couloirs de la mairie ou des écoles, où chaque nuit, des lumières ancienne génération restent allumées.

 

Je ne suis pas le porte-parole des commerçants, mais je leur parle et ils me parlent. Ils sont nombreux à ne plus en pouvoir. Ils se battent comme des lions pour rester en ville. L’un d’eux m’écrivait la semaine dernière “Notre centre-ville à été saboté par l’équipe municipale en place, la circulation, le stationnement, les animations,… tout a été fait pour dégoûter les Amiénois d’aller en centre-ville, maintenant nous en payons les conséquences : fermetures de nombreuses « belles » boutiques et remplacement par des fast-food bas de gamme et autres chaînes internationales sans charme.”

 

Cette phrase résume très bien le sentiment général qui est aussi partagé par des Amiénois non commerçants. Je sais que vous lisez ce que je publie sur mes réseaux sociaux. Même si c’est douloureux, je vous invite aussi à lire les commentaires des Amiénois. Le malaise est là, bien ancré, bien profond. 

 

Êtes-vous quand même satisfaite de votre Marché de Noël 2022 ?